Entretien avec Kevin "Le Lorrain", président du "Bloc Lorrain".
Tageblatt : Qu'est-ce que le "Bloc Lorrain" ?
Kevin "Le Lorrain" : Le "Bloc Lorrain" est une association française d'inspiration libertaire : Ce que l'on entend familièrement par anarchie.
Nous sommes originaires de Lorraine et participons principalement ici, dans les environs, à des manifestations contre le "pass sanitaire" et contre les idées regressiste ou d'extrême droite.
Nous sommes un mouvement anticapitaliste et écologiste. "On prône le partage". Nous sommes qualifiés d'"antifascistes" et d'"ultra-gauchistes" par les préfets français.
En dehors des manifestations de la Corona, nous nous occupons aussi des migrants et des sans-abri, nous distribuons des vêtements et de la nourriture, nous nous engageons pour la biodiversité par différentes actions, comme par exemple la plantation de nouvelles haies et de nouveaux arbres.
Au Luxembourg, ils ont été qualifiés de "hooligans" et de "casseurs" après la manifestation de samedi dernier.
Quand j'ai lu le terme "hooligan", j'ai un peu souri. Nous n'avons absolument aucun lien avec le football. Sur RTL, nous avons été qualifiés d'extrémistes de droite - alors que c'est précisément ce que nous combattons.
Nous nous engageons contre l'extrémisme de droite et le fascisme. Nous sommes à l'opposé de la manière dont les médias luxembourgeois nous ont présentés jusqu'à présent.
Et le terme de "Casseurs" ?
L'État est plutôt un "casseur" : les Français qui économisent des impôts au Luxembourg sont les véritables "casseurs". Nous étions au Luxembourg "pour marquer le coup".
Y a-t-il un lien avec le mouvement des "Gilets jaunes" ?
Oui, nous sommes nés grâce aux "Gilets jaunes". Nous nous sommes rencontrés lors des manifestations des "Gilets jaunes". Le Bloc Lorrain est le prolongement libertaire et la branche la plus social des Gilets jaunes en Lorraine.
Mais nous accueillons toute personne ayant une vision ouverte sur le monde. Nous nous battons pour plus de justice sociale et environnementale.
Les "Gilets jaunes" étaient-ils votre première étape en tant que militant ?
Non, je m'étais déjà engagé avant. Je suis d'origine italienne et ma famille a fui l'Italie pour échapper aux premiers fascistes. Je viens d'une famille antifasciste.
Au Luxembourg, les manifestations de la Corona ont été fortement influencées par les forces d'extrême droite. Pourquoi les avoir rejointes ?
En France aussi, il y a beaucoup de personnes issues des milieux de droite qui participent aux manifestations. Mais nous pensons que ces mesures réduisent nos libertés individuelles et collectives.
Pour nous, le passeport sanitaire - outre le fait qu'une carte d'identité ou même un passeport pose à notre avis problème - n'est qu'un système fichage. C'est tout simplement inimaginable pour nous.
Ce qui est vraiment étrange, c'est que les mouvements de droite ont capturé des idées de gauche et que les manifestations ont été classées à l'extrême droite sans que la gauche ne réagisse.
Nous faisons acte de présence et, en tant qu'organisation placé à gauche, même si je n'aime pas le terme gauche et droite.
Nous nous battons pour notre liberté et cette idée n'appartient généralement pas à la droite.
Enfin c'est ce qu'il nous a toujours appris dans le milieu d'où je viens.
Mais alors pourquoi manifester aux côtés de la droite ?
Le Luxembourg est un pays libéral. C'est une raison suffisante pour que nous y soyons présents - et d'autant plus si des forces d'extrême droite y défilent.
"On n'est pas monté pour taper sur les manifestants".
Nous ne marcherons pas non plus main dans la main avec eux, mais nous manifesterons côte à côte si la lutte sert la même cause. Peut-être pourrons-nous alors convaincre certains de nos idées.
Vous n'avez donc aucun problème à vous allier avec l'extrême droite ?
Il faut faire la différence entre la droite et l'extrême droite. Il est hors de question pour nous de marcher aux côtés de néonazis ou de fascistes
Mais nous voulons montrer que les manifestations de la Corona peuvent avoir plusieurs facettes.
"On peut très bien soigner cette pandémie avec la médécine douce".
Pour cela, il n'est pas nécessaire de passer par les laboratoires locaux de Johnson&Johnson, AstraZeneca et autres.
Ils sont cotés en bourse et ont engrangé d'énormes bénéfices au cours des derniers mois.
Nous demandons en revanche la suppression de tous les droits de brevet, afin que les scientifiques puissent faire leur travail correctement et produire de véritables vaccins pour protéger la population européenne, mais aussi africaine.
Mais cela signifierait bien sûr une énorme perte financière pour les grandes entreprises - alors que celles-ci devraient en fait servir le bien commun. Pour nous, les vaccins actuels sont plutôt un sérum qui prévient une maladie grave, non pas un vrai vaccin efficace.
Êtes-vous vacciné ?
Non, je ne suis pas vacciné par conviction politique.
Chaque année, des sommes colossales d'argent public sont investies dans la recherche - et ensuite nous payons encore une fois pour le résultat de cette recherche, le vaccin.
De plus, chacun devrait être libre de se faire vacciner ou non - une vaccination ne doit pas être imposée.
Étiez-vous présent lors des manifestations au Luxembourg ?
Non, j'étais personnellement à Nancy à ce moment-là. Nous étions toutefois représentés par un groupe d'un peut plus de 25 personnes sur nos 260 membres. Parmi eux, certains sont également vaccinés.
Des photos ont été publiées sur les réseaux sociaux, sous lesquelles des commentaires au vocabulaire belliqueux ont été postés en vue de la manifestation.
Oui, il y avait effectivement des posts très agressifs. Nous avons également scandé pendant la manifestation "A bas l'Etat, les flics et les fachos".
Nous sommes justement d'avis que ni l'État ni la police ne doivent exister dans leur forme actuelle.
Y a-t-il une stratégie concrète lorsque le "Bloc Lorrain" se rend à une manifestation ?
Bien sûr qu'il y a une stratégie. Nous voulons nous rapprocher des lieux où le pouvoir se concentre et donc être visibles. Nous n'acceptons pas qu'il y ait une zone de manifestation désignée, qui est généralement éloignée des centres de pouvoir.
Pour nous, il n'y a pas de zone de manifestation, le droit de manifester est un droit humain et pour nous un élément fondamental de la liberté d'expression.
C'est d'ailleurs pour cela que nous nous sommes écartés du chemin tracé. Si quelqu'un nous donne un chemin, il est clair pour nous que nous ne le suivrons pas, pour montrer que nous pouvons manifester partout.
Des observateurs ont qualifié la manifestation de samedi dernier de jeu du chat et de la souris.
C'est en effet l'idée de base : nous voulons défier les rapports de force préétablis. "On peut aller partout sans casse. Nous ne sommes pas des casseurs".
Lors d'une précédente manifestation de la Corona, la maison privée du Premier ministre a été assiégée et la voiture de son mari a été rayée. Quelle est votre position sur ces incidents ?
Nous avons entendu parler de ces incidents. En France aussi, de nombreux responsables publics sont menacés.
Nous sommes toutefois d'avis qu'il ne faut pas s'en prendre à une "personne physique". Mais je n'ai aucun problème avec les dommages matériels. Nous n'approuvons évidemment pas de tels incidents. Avec le siège de la maison privée, un certain degré de violence est atteint.
"Dans la maison privée il peut y avoir le compagnon, éventuellement des enfants qui n'ont rien à voir". On peut s'en prendre aux institutions, mais pas à la personne proprement dite.
Le "Bloc Lorrain" a-t-il déjà participé à des manifestations de samedi dernier au Luxembourg ?
Non, c'était notre première participation à une manifestation au Luxembourg.
Vous y avez tout de suite montré vos couleurs, dont un symbole de la "Résistance" française ?
Notre logo se compose de plusieurs symboles. Tout d'abord, la "Croix de la Lorraine" couplée avec le "V" de "victoire".
Il était déjà utilisé par les résistants français.
Certains libertaire venu après la guerre d'Espagne on utilisé ce symbole, c'est donc un symbole de résistance, pas de nationaliste comme beaucoup aimerait le faire entendre.
Ensuite, on retrouve aussi un A pour anarchisme. Notre devise est "Ce n'a me po tojo", ce qui signifie "ce n'est pas pour toujours ". Cela exprime 'espoir que notre lutte ne durera pas éternellement.
PS : Nous avons traduit au mieux l'article qui est en allemand.
L'article étant payant nous avons décidé de cacher partiellement une partie.
https://www.facebook.com/perm
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=603425060984321&id=340...
(origineel in het duits zit achter betaalmuur:
https://www.tageblatt.lu/headlines/gegen-rechtsextreme-und-corona-massna...
Een interview met Kevin, de voorzitter:
Entretien avec Kevin "Le Lorrain", président du "Bloc Lorrain".
Tageblatt : Qu'est-ce que le "Bloc Lorrain" ?
Kevin "Le Lorrain" : Le "Bloc Lorrain" est une association française d'inspiration libertaire : Ce que l'on entend familièrement par anarchie.
Nous sommes originaires de Lorraine et participons principalement ici, dans les environs, à des manifestations contre le "pass sanitaire" et contre les idées regressiste ou d'extrême droite.
Nous sommes un mouvement anticapitaliste et écologiste. "On prône le partage". Nous sommes qualifiés d'"antifascistes" et d'"ultra-gauchistes" par les préfets français.
En dehors des manifestations de la Corona, nous nous occupons aussi des migrants et des sans-abri, nous distribuons des vêtements et de la nourriture, nous nous engageons pour la biodiversité par différentes actions, comme par exemple la plantation de nouvelles haies et de nouveaux arbres.
Au Luxembourg, ils ont été qualifiés de "hooligans" et de "casseurs" après la manifestation de samedi dernier.
Quand j'ai lu le terme "hooligan", j'ai un peu souri. Nous n'avons absolument aucun lien avec le football. Sur RTL, nous avons été qualifiés d'extrémistes de droite - alors que c'est précisément ce que nous combattons.
Nous nous engageons contre l'extrémisme de droite et le fascisme. Nous sommes à l'opposé de la manière dont les médias luxembourgeois nous ont présentés jusqu'à présent.
Et le terme de "Casseurs" ?
L'État est plutôt un "casseur" : les Français qui économisent des impôts au Luxembourg sont les véritables "casseurs". Nous étions au Luxembourg "pour marquer le coup".
Y a-t-il un lien avec le mouvement des "Gilets jaunes" ?
Oui, nous sommes nés grâce aux "Gilets jaunes". Nous nous sommes rencontrés lors des manifestations des "Gilets jaunes". Le Bloc Lorrain est le prolongement libertaire et la branche la plus social des Gilets jaunes en Lorraine.
Mais nous accueillons toute personne ayant une vision ouverte sur le monde. Nous nous battons pour plus de justice sociale et environnementale.
Les "Gilets jaunes" étaient-ils votre première étape en tant que militant ?
Non, je m'étais déjà engagé avant. Je suis d'origine italienne et ma famille a fui l'Italie pour échapper aux premiers fascistes. Je viens d'une famille antifasciste.
Au Luxembourg, les manifestations de la Corona ont été fortement influencées par les forces d'extrême droite. Pourquoi les avoir rejointes ?
En France aussi, il y a beaucoup de personnes issues des milieux de droite qui participent aux manifestations. Mais nous pensons que ces mesures réduisent nos libertés individuelles et collectives.
Pour nous, le passeport sanitaire - outre le fait qu'une carte d'identité ou même un passeport pose à notre avis problème - n'est qu'un système fichage. C'est tout simplement inimaginable pour nous.
Ce qui est vraiment étrange, c'est que les mouvements de droite ont capturé des idées de gauche et que les manifestations ont été classées à l'extrême droite sans que la gauche ne réagisse.
Nous faisons acte de présence et, en tant qu'organisation placé à gauche, même si je n'aime pas le terme gauche et droite.
Nous nous battons pour notre liberté et cette idée n'appartient généralement pas à la droite.
Enfin c'est ce qu'il nous a toujours appris dans le milieu d'où je viens.
Mais alors pourquoi manifester aux côtés de la droite ?
Le Luxembourg est un pays libéral. C'est une raison suffisante pour que nous y soyons présents - et d'autant plus si des forces d'extrême droite y défilent.
"On n'est pas monté pour taper sur les manifestants".
Nous ne marcherons pas non plus main dans la main avec eux, mais nous manifesterons côte à côte si la lutte sert la même cause. Peut-être pourrons-nous alors convaincre certains de nos idées.
Vous n'avez donc aucun problème à vous allier avec l'extrême droite ?
Il faut faire la différence entre la droite et l'extrême droite. Il est hors de question pour nous de marcher aux côtés de néonazis ou de fascistes
Mais nous voulons montrer que les manifestations de la Corona peuvent avoir plusieurs facettes.
"On peut très bien soigner cette pandémie avec la médécine douce".
Pour cela, il n'est pas nécessaire de passer par les laboratoires locaux de Johnson&Johnson, AstraZeneca et autres.
Ils sont cotés en bourse et ont engrangé d'énormes bénéfices au cours des derniers mois.
Nous demandons en revanche la suppression de tous les droits de brevet, afin que les scientifiques puissent faire leur travail correctement et produire de véritables vaccins pour protéger la population européenne, mais aussi africaine.
Mais cela signifierait bien sûr une énorme perte financière pour les grandes entreprises - alors que celles-ci devraient en fait servir le bien commun. Pour nous, les vaccins actuels sont plutôt un sérum qui prévient une maladie grave, non pas un vrai vaccin efficace.
Êtes-vous vacciné ?
Non, je ne suis pas vacciné par conviction politique.
Chaque année, des sommes colossales d'argent public sont investies dans la recherche - et ensuite nous payons encore une fois pour le résultat de cette recherche, le vaccin.
De plus, chacun devrait être libre de se faire vacciner ou non - une vaccination ne doit pas être imposée.
Étiez-vous présent lors des manifestations au Luxembourg ?
Non, j'étais personnellement à Nancy à ce moment-là. Nous étions toutefois représentés par un groupe d'un peut plus de 25 personnes sur nos 260 membres. Parmi eux, certains sont également vaccinés.
Des photos ont été publiées sur les réseaux sociaux, sous lesquelles des commentaires au vocabulaire belliqueux ont été postés en vue de la manifestation.
Oui, il y avait effectivement des posts très agressifs. Nous avons également scandé pendant la manifestation "A bas l'Etat, les flics et les fachos".
Nous sommes justement d'avis que ni l'État ni la police ne doivent exister dans leur forme actuelle.
Y a-t-il une stratégie concrète lorsque le "Bloc Lorrain" se rend à une manifestation ?
Bien sûr qu'il y a une stratégie. Nous voulons nous rapprocher des lieux où le pouvoir se concentre et donc être visibles. Nous n'acceptons pas qu'il y ait une zone de manifestation désignée, qui est généralement éloignée des centres de pouvoir.
Pour nous, il n'y a pas de zone de manifestation, le droit de manifester est un droit humain et pour nous un élément fondamental de la liberté d'expression.
C'est d'ailleurs pour cela que nous nous sommes écartés du chemin tracé. Si quelqu'un nous donne un chemin, il est clair pour nous que nous ne le suivrons pas, pour montrer que nous pouvons manifester partout.
Des observateurs ont qualifié la manifestation de samedi dernier de jeu du chat et de la souris.
C'est en effet l'idée de base : nous voulons défier les rapports de force préétablis. "On peut aller partout sans casse. Nous ne sommes pas des casseurs".
Lors d'une précédente manifestation de la Corona, la maison privée du Premier ministre a été assiégée et la voiture de son mari a été rayée. Quelle est votre position sur ces incidents ?
Nous avons entendu parler de ces incidents. En France aussi, de nombreux responsables publics sont menacés.
Nous sommes toutefois d'avis qu'il ne faut pas s'en prendre à une "personne physique". Mais je n'ai aucun problème avec les dommages matériels. Nous n'approuvons évidemment pas de tels incidents. Avec le siège de la maison privée, un certain degré de violence est atteint.
"Dans la maison privée il peut y avoir le compagnon, éventuellement des enfants qui n'ont rien à voir". On peut s'en prendre aux institutions, mais pas à la personne proprement dite.
Le "Bloc Lorrain" a-t-il déjà participé à des manifestations de samedi dernier au Luxembourg ?
Non, c'était notre première participation à une manifestation au Luxembourg.
Vous y avez tout de suite montré vos couleurs, dont un symbole de la "Résistance" française ?
Notre logo se compose de plusieurs symboles. Tout d'abord, la "Croix de la Lorraine" couplée avec le "V" de "victoire".
Il était déjà utilisé par les résistants français.
Certains libertaire venu après la guerre d'Espagne on utilisé ce symbole, c'est donc un symbole de résistance, pas de nationaliste comme beaucoup aimerait le faire entendre.
Ensuite, on retrouve aussi un A pour anarchisme. Notre devise est "Ce n'a me po tojo", ce qui signifie "ce n'est pas pour toujours ". Cela exprime 'espoir que notre lutte ne durera pas éternellement.
PS : Nous avons traduit au mieux l'article qui est en allemand.
L'article étant payant nous avons décidé de cacher partiellement une partie.